Partage : « des bienfaits de l’écoute » sur France Inter

A suivre en podcast, ce replay de l’émission du 31 janvier 2024 de Grand bien vous fasse (France Inter) sur l’écoute et ses bienfaits met en perspective l’importance de cultiver l’écoute mutuelle pour bien vivre ensemble.

Vous y découvrirez que l’écoute ne va pas de soi, qu’elle requiert la maturité de vouloir créer un échange avec l’autre et de sortir ainsi de ses monologues mais aussi l’importance de faire silence et de résister à l’accélération du monde pour faire l’expérience de la résonnance telle que nous la propose le sociologue Hartmut Rosa.

Un podcast à écouter avec attention…

Réflexion : « Respecter, ce n’est pas s’incliner devant la loi, mais devant un être qui me commande une œuvre. »

Au détour d’une lecture sur le « penser-à-l’autre », je rencontre ces mots d’Emmanuel Levinas :

Respecter, ce n’est pas s’incliner devant la loi, mais devant un être qui me commande une œuvre. Mais pour que ce commandement ne comporte aucune humiliation – qui m’enlèverait la possibilité même de respecter -, le commandement que je reçois doit être aussi le commandement de commander celui qui me commande. Il consiste à commander à un être de me commander. Cette référence d’un commandement à un commandement, c’est le fait de dire Nous, de constituer un parti. Par cette référence d’un commandement à l’autre, Nous n’est pas le pluriel de Je.

Aurais-je pu rêver meilleure entrée en matière pour parler de cette question qui ne cesse de m’habiter sur la limite du respect dans la relation d’aide ?

Aider l’autre, sous quelque forme que ce soit, revient-il à le rencontrer ? L’aide que nous pensons apporter suffit-elle à créer ce Nous compris comme une réalité co-construite ? Si l’on s’en tient à la définition de Levinas, le respect ne pourrait-il être que mutuel ?

Et dans ce cas, l’idée même d’aider l’autre malgré lui n’est-elle pas tout simplement dolosive ? Quelle serait la véritable nature d’un Nous où seul Je déciderai de ce en quoi un tu as besoin d’aide ?

J’ai conscience que ces réflexions enfoncent des portes ouvertes. Et pourtant, si je me les applique à moi-même, je me découvre encore parfois à former des projets sur l’autre, sur ce vous qui peut-être lit ces lignes.

Je vous voudrais heureux(se), serein(e) et rayonnant(e). Qui êtes-vous d’ailleurs, pour ne pas l’être ? Et qui suis-je en même temps pour le souhaiter seul, à votre place ?

Je ne suis pas seul me direz-vous. Le commandement que je reçois n’est pas nécessairement conscient. Mais si j’accepte cette idée, alors je dois accepter du même coup les commandements que je vous fais moi-même sans le savoir de recevoir mon attention et de lui accorder la valeur que je lui prête.

Peut-être qu’au fond, vous respecter, c’est accepter que nous partageons ce même besoin de l’autre…