Djalâl ad-Dîn Rûmi
Célébrer la singularité de chaque être
qui s’autorise paisiblement
de son propre désir de vérité
On ne vient pas à la relation d’aide par hasard. Chacun de nous est projeté dans le monde à la naissance et c’est notre métier d’homme que de nous employer à lui donner un sens. Il revient de à chacun de reconnaître et d’accepter les blessures, les aspirations insatisfaites et les promesses rompues que la vie lui a transmis parfois bien avant sa naissance. Certains se trouveront appelés à se porter au-delà d’eux mêmes en faisant accueil aux souffrance des autres.
Je grandis en Picardie dans une famille sans histoire, du moins en apparence, dans un village qui ne donne pas matière à être débordé de la présence des autres. J’y connais une scolarité aisée, ce qui n’est pas toujours une chance pour reconnaître assez tôt les dispositions particulières auxquelles la vie nous apprête.
Enfant discret, peu versé dans les activités physiques auxquelles je préfère l’imagination et la relation à l’invisible, je pratique naturellement l’observation et l’écoute. Je m’intéresse déjà de près à l’expression de la différence, portant spontanément attention à ceux que le caractère ou la situation sociale fait exister dans les marges. Une manière de reconnaître qu’il y a en chacun de nous un déviant incurable qui s’ignore et qui mérite qu’on lui fasse de la place.
A seize ans, je découvre une autre culture à l’occasion d’un séjour d’immersion linguistique à New York qui bouleverse mes repères. Un autre monde se dévoile auquel je me sens appartenir également, dans un entre deux qu’il est essentiel d’avoir apprivoisé pour se construire dans son chemin d’individuation.
Je choisis des études de gestion par facilité, en imaginant qu’elles m’aideront à découvrir d’autres aspects du monde et à m’y rendre acteur. Je voyage, en Asie, aux Philippines, en Chine et après un service national classique en tant qu’auxiliaire de santé, je démarre une carrière dans l’accompagnement de projets dans des grandes entreprises internationales. Pendant presque dix huit ans, je m’y fais « champion » du changement : je prépare mes clients à embrasser de nouveaux process, à modifier leurs habitudes professionnelles, à apprendre à utiliser de nouvelles compétences, à adopter de nouveaux paradigmes. Mais c’est l’accompagnement des hommes, plus que celui de leurs systèmes qui fait progressivement voix en moi.
Il y a maintenant vingt ans, à l’occasion d’une rupture personnelle et professionnelle, je bascule du coté de la relation d’aide. Je m’initie à l’hypnose ericksonienne et me découvre une passion pour ces espaces où l’intime se laisse dire et s’ouvre à de nouveaux possibles. Je me forme au coaching et évolue dans ma carrière en entreprise vers les métiers de la formation et du développement humain. Je découvre également l’improvisation théâtrale, la méditation de pleine conscience, démarre une première tranche d’analyse personelle, valide une qualification bilingue de maître-praticien en programmation neurolinguistique et approfondit la communication non-violente. Je suis lancé sur ma pente…
En 2013, je saisis non sans l’expérience d’un pré-burnout l’opportunité de quitter le confort illusoire du salariat. Je me lance dans dans une vie d’indépendant, en tant que formateur en intelligence relationnelle, coach et enseignant vacataire en management RH et leadership en école de commerce. Je fonde ma modeste petite entreprise : Prosokhé EURL, qui signifie « prêter attention » en grec ancien mais peut désigner aussi un lieu de prières. Les expériences et les missions se suivent sans pour autant se ressembler pour me permettre de vivre des métiers de l’écoute et du lien. Je continue de me former aux approches de l’accompagnement, valide une certification internationale d’enseignant en programmation neurolinguistique, une qualification en coaching gestaltiste, un parcours bilingue d’instructeur en mindfulness. Je coécris également un premier ouvrage professionnel et pousse mon intérêt pour la philosophie contemporaine et la recherche en éthique.
Fin 2020, après un deuxième essai en écriture partagée, les transformations de mon métier impulsées par la crise du COVID me font décider de quitter la vie parisienne pour venir m’installer en Baie de Somme, un lieu de cœur et de nature sauvage. J’y retrouve le goût de l’espace et du temps, l’envie d’accompagner autrement, à partir de l’écoute fine de la posture psychanalytique dont j’ai poursuivi l’approfondissement. En 2022 l’Association des Psychanalystes Européens me fait l’honneur de m’accepter pour y préparer son mastère européen en psychanalyse. C’est à ce moment de mon cheminement que nous nous rencontrons…