C’est en jouant, et seulement en jouant,
que l’individu, enfant ou adulte, est capable d’être créatif et d’utiliser sa personnalité tout entière.
C’est en étant créatif que l’individu découvre le soi.

Donald Woods Winnicott

Longtemps sacralisée, souvent critiquée, parfois dépassée et pour autant toujours criante d’actualité, la psychanalyse s’est régulièrement renouvelée aux yeux du public comme une approche singulière, par le détour de la parole, de la souffrance psychique et de la quête de soi.

Mais si cette pratique a été remise au goût du jour par l’excellente série d’Arte En thérapie et régulièrement commentée à la radio et dans la presse (par exemple sur cet épisode du 28 mai 2024 de Grand bien vous fasse sur France Inter), elle n’en relève pas moins d’une expérience intime : celle que vous en ferez pour et par vous même en entrant brièvement ou plus profondément dans un travail d’analyse personnelle.

Le champ analytique prend racine en tant que discipline de l’accompagnement dans une longue tradition de chercheurs et d’explorateurs de l’inconscient que je ne détaillerais pas ici. Leur seule évocation en portraits s’efforcera de leur rendre hommage…

Sur un plan plus personnel, démarrer un travail analytique peut faire émerger de nombreuses questions et réserves, toutes aussi justes les unes que les autres. Je vous détaille ci-après quelques unes des celles qui m’ont été adressées et dont nous pourrons bien sûr rediscuter en nous rencontrant.

Qu’est-ce que c’est « la psychanalyse » ?

Etablie dès ses origines en 1896 par son premier explorateur – le célèbre Sigmund Freud – comme une thérapie par la parole, la psychanalyse est une discipline d’investigation de la vie psychique. Elle se donne pour finalité de rendre les dynamiques inconscientes conscientes, permettant ainsi à un analysant (vous peut-être ?) dans l’émergence d’une relation de transfert avec un analyste (moi) d’accéder à un plus grand degré de liberté par rapport aux déterminants de son existence, dans sa relation à lui-même et aux autres. L’analysant y développe une plus grande connaissance de lui-même en vérité pour pouvoir mieux aimer et s’inscrire en conscience dans les réalités extérieures de son existence (travail, vie sociale, expression émotionnelle et artistique).

A quoi la psychanalyse peut-elle servir ?

En tant que telle, la psychanalyse ne sert à rien si on entend « servir » au sens qu’elle produirait un résultat prédéterminé et garanti. La psychanalyse ne vous fera pas arrêter de fumer, ou retrouver votre poids de forme ou avoir du succès dans votre travail et votre vie sociale. Si votre intention profonde rejoint ces attentes, d’autres approches vous donneront sans doute plus de satisfaction.

Une critique courante – et que je trouve plutôt amusante d’ailleurs – est que la psychanalyse ne serait pas « une méthode efficace ». Cette critique est toute à fait vraie. Mais de la même manière, peut-on dire que l’amitié, l’amour, l’expression artistique, l’écoute, la bienveillance sont des méthodes efficaces ? Saurait-on en attendre la moindre garantie d’efficacité ?

En vérité, la psychanalyse est un processus de subjectivisation, c’est à dire qu’elle contribue à vous faire émerger comme le sujet de votre propre vie : un individu à part entière, libre et responsable de ses choix et de ses renoncements, et qui n’est pas limité à des prédéterminations sociales, culturelles ou familiales. C’est ce sujet , seul, qui fera de sa psychanalyse un espace et une relation au service de son désir. Et si c’était vous le sujet en attente d’être, précisément ?

Mais vous êtes qui vous, pour vous permettre de m’analyser ?

Et bien justement, ce n’est pas moi qui vous analyse, mais vous-même. Mon travail est de vous soutenir dans l’investigation de votre propre inconscient.
Si je m’autorise à prendre une telle place, c’est d’abord parce que vous aurez choisi de m’y inviter en commençant un travail analytique avec moi. Mais c’est aussi parce que je suis passé avant vous par un processus similaire. Je suis devenu analyste et m’y suis autorisé en entrant moi-même en analyse, pendant plusieurs années pour cheminer dans l’esprit du célèbre psychanalyste français Jacques Lacan qui rappelait que « le psychanalyste ne s’autorise que de lui-même et de quelques autres ».

Pour ce qui est des quelques autres dont je m’autorise, en plus de mes propres analystes, j’ai l’honneur d’être membre et aspirant-analyste depuis près de trois ans au sein de l’Association des Psychanalystes Européens (APE). J’y prépare par ailleurs le Mastère européen en psychanalyse. Pour en savoir plus, je vous invite à consulter la page A propos de moi.

Comment se déroule une cure analytique ? Combien de temps cela dure ?

Tout d’abord, il n’est pas nécessaire de démarrer « une cure » pour faire un travail en psychanalyse. Vous pouvez tout simplement investir temporairement l’espace analytique pour obtenir du soutien le temps de quelques séances dans la traversée d’une période difficile ou pour respirer face à un vécu de souffrance personnelle qui vous a débordé. Venir en analyse, c’est en premier lieu s’ouvrir à la possibilité d’une écoute : la mienne certes, mais aussi et surtout celle que vous vous accorderez à vous-même.

Vous pourrez souhaiter ensuite vous inscrire dans une cure à plus long terme, qui peut durer de quelques mois à quelques années, et par laquelle vous vous donnerez les moyens de vous rencontrer vraiment. Et si vous voulez bien me croire, c’est une rencontre dont on revient transformé…

Et ça marche comment, concrètement ?

Le principe fondamental commun de tout travail analytique est de créer et préserver les conditions de « l’association libre ». Pour Sigmund Freud et les nombreux explorateurs de l’inconscient qui l’ont suivi c’est en nous donnant la capacité de suivre librement le fil de nos pensées, de nos souvenirs, de nos affects et de nos projections que nous pouvons dévoiler progressivement les conditions inconscientes qui nous agissent dans l’ombre.

Un de mes enseignants évoquait souvent l’image de cette part de nous que nous avons refoulé de la lumière de la conscience (notre ombre) et qui, « enfermée dans la cave », est celle qui tire les ficelles cachées de notre existence. Et nous n’y pouvons rien changer, tant que nous ne prenons pas le risque d’aller la rencontrer pour apprendre à l’aimer comme une partie de nous.

L’espace analytique est donc avant tout un espace ouvert où tout peut se dire, être entendu, reflété, pour vous permettre d’élaborer par vous même la compréhension et l’intégration de votre vie inconsciente. En tant qu’analyste, je n’ai aucune vérité a priori sur vous, votre caractère, vos « symptômes » ou votre « maladie », qui ne sont bien souvent que des étiquettes sociales que d’autres ont pu plaquer sur vous avec plus ou moins de justesse, de compétence et de bonheur. Ce ne sont que des aspects de ce que nous pouvons explorer ensemble pour vous aider à en faire sens et à accroître votre liberté d’être.

Mais il y a quand même des règles à respecter, non ?

Pour préserver la possibilité de la libre association il est effectivement important de s’accorder sur un cadre. Ce cadre est une sorte de contrat entre nous pour nous protéger l’un comme l’autre et pour mettre davantage en évidence les jeux défensifs inévitables qui se présenteront dans la relation analytique.

Ce cadre peut se synthétiser en trois éléments clés :

  • Le lieu à savoir l’espace privé où nous nous accordons de nous rencontrer, que ce soit à mon cabinet, en balade, en ligne, etc…
  • Le temps à savoir un horaire, une fréquence (par exemple une fois par semaine ou une fois tous les quinze jours) et une durée (le plus souvent 45 minutes à une heure). Il n’y a aucun standard absolu : c’est à nous d’en convenir selon vos possibilités et vos attentes.
  • Le prix à savoir la contrepartie financière ou pratique au temps que je vous accorde afin qu’il n’y ait aucune dette entre nous et que vous conserviez votre liberté. Le plus souvent c’est une somme d’argent convenue entre nous qui marque la valeur d’une séance ou une partie de cette somme assortie d’autres possibilités pour une valeur équivalente : l’échange de services, engagement effectif dans des actions bénévoles au service des autres et de la communauté…

Aucun de ces trois éléments n’est gravé dans le marbre et ils peuvent tous être rediscutés d’un commun accord à tout moment de votre accompagnement. Le simple fait de nous en accorder préalablement, dès notre première rencontre, nous permettra de donner par la suite tout leur sens à d’éventuels écarts, dérives ou résistances au regard de votre exploration de l’inconscient.

« Tout Simplement Vivant ! », ça veut dire quoi ?

Cette formule synthétise en trois mots et un signe de ponctuation ce qui pour moi est la finalité essentielle de l’analyse personnelle :

  • « Tout » – Invitation à embrasser tous les aspects de notre expérience individuelle. En renvoyant au « ce n’est pas moi » défensif toutes les parties de notre personnalité qui nous mettent en inconfort, nous ne faisons le plus souvent que leur conférer plus de force sur notre existence (c’est l’ombre que j’évoquais un peu plus haut que nous nourrissons). L’analyse est un chemin pour les intégrer : le chemin de l’individuation cher à Carl Gustav Jung dont la pensée a marqué mon cheminement…
  • « Simplement » – Parce que nous sommes des êtres complexes et qu’il faut du temps pour apprivoiser cette complexité. Comme le disait Blaise Pascal : « je n’ai pas eu le temps de faire court ». Faire le choix d’un travail d’analyse, c’est aussi prendre ce temps de la simplicité. C’est choisir de résister à la vitesse, à la précipitation pour finir par faire court, au temps juste.
  • « Vivant » – C’est un parti pris non négociable pour moi ! Quelles que soient les forces autodestructrices ou agressives qui traversent le monde contemporain, nos existences individuelles, notre histoire intergénérationnelle et potentiellement l’espace de nos séances, il m’est précieux que nous participions ensemble à l’élan de la vie vers elle-même.
  • Le point d’exclamation « ! » – Non pas une injonction, un idéal abstrait qu’il faudrait atteindre, mais une célébration bien concrète : celle de la liberté que nous avons à chaque instant de remettre au travail les trois mots précédents pour qu’ils continuent de faire sens…
Vais-je devoir m’allonger sur un divan ?

Pas du tout. D’ailleurs, dans mon propre travail d’analyse, c’est une modalité que je n’ai pas privilégié alors il serait bien malvenu pour moi d’en faire un invariant.
J’ai pour valeur première que chaque accompagnement se construise dans la singularité du lien que nous tisserons ensemble. S’allonger sur le divan pour associer sans vis-à-vis sera peut être utile à certains, quand d’autres préféreront des conversations en face à face et d’autres encore seront plus confortables à distance. Cela fait aussi partie de ce qu’il nous appartiendra de découvrir ensemble.

Abbeville, ça fait loin et je bouge souvent alors comment faire pour se rencontrer avec régularité ?

La régularité est une qualité essentielle du processus analytique. Il s’agit de tenir sur la durée des rendez-vous avec votre inconscient et de ne pas lui poser des lapins (tout comme à moi d’ailleurs).

Et tout comme vous, mes autres activités professionnelles me font régulièrement me déplacer en dehors de la Baie de Somme, par exemple en région parisienne sur Montreuil où j’ai également un cabinet.

C’est pour cela que je propose la possibilité d’alterner des séances en face à face et à distance (par téléphone ou par Zoom/Whatsapp) lorsque c’est pertinent pour vous. Le plus important est que vous puissiez conserver votre fil d’analyse.

Et on peut commencer quand ?

Commençons d’abord par nous rencontrer en prenant rendez-vous. Un premier contact nous permettra de faire connaissance, de dialoguer sur ce qui vous amène et de confirmer l’un comme l’autre que la relation nous convient. Cette première rencontre est gratuite et sans engagement.

A l’issue de cette séance « d’alchimie », si la « réaction a bien pris entre nous », nous conviendrons des modalités de nos séances : cadre, lieu, durée, fréquence, coût…

Dans le cas contraire, nous aurons eu la satisfaction d’avoir fait connaissance en toute confidentialité ce qui est déjà précieux.

Combien coûte une séance ?

Une fois notre cadre convenu, une séance de quarante cinq minute à une heure reviendra en moyenne entre 50 et 80 € selon vos possibilités et la fréquence sur laquelle nous nous serons accordés. Les séances doivent être réglées à l’issue de chaque séance par virement bancaire, sur place par carte bancaire ou via Paypal. Si besoin, une facture pourra vous être adressée à chaque séance ou sur demande.

Que se passe-t-il si je ne peux pas venir sur une séance ?

Tant que cela reste ponctuel, il est toujours possible de décaler une séance déjà planifiée ou de reporter la suivante hors de la fréquence habituelle. Les contraintes de nos vies modernes plaident pour une certaine flexibilité, dès lors que celle-ci ne devient pas une partie de ce qui vous aliène.

En général, j’accepte sans contrainte des reports justifiés intervenant au moins 24 heures avant une séance planifiée. En revanche, une séance manquée ou annulée trop tard est due : c’est une question de responsabilité qui pourra d’ailleurs être explicitée dans nos séances selon les besoins de votre travail personnel.

Et si j’ai envie d’arrêter ?

Tout peut se dire dans un travail déjà engagé, y compris les ressentis de lassitude, de résistance, d’agacement et d’ennui. Quelles que soient les raisons qui pourraient vous amener à mettre fin à votre accompagnement, il est important que nous ayons au moins l’espace d’une séance pour en discuter.

Il peut arriver par exemple qu’un analysant veuille arrêter parce qu’il traverse des difficultés financières plus marquées ou qu’il ait l’impression de ne pas avancer assez vite. Mais ce sont rarement les vraies raisons et les conditions d’un accompagnement peuvent toujours être rediscutées pour tenir compte de difficultés passagères.

Quelques concepts décourageants donc très utiles…

Conscient (Cs), Inconscient (Ics)

Ces deux notions à laquelle s’ajoute le Préconscient (Pcs) correspondent à la première topique de l’appareil psychique théorisée par le fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud.
L’Inconscient (Ics) s’y présente comme le réservoir de nos pulsions et de nos mémoires (sensations, ressentis, souvenirs refoulés). Il est guidé par le principe de plaisir et est le lieu des désirs, des fantasmes et des rêves.
Le Conscient (Cs) est le point de contact avec le monde extérieur, l’endroit à partir duquel nous nous ajustons au réel. Il est guidé par le principe de réalité.
Le Préconscient (Pcs) forme un lieu intermédiaire entre l’Inconscient et le Conscient qui permet la formation de pensées visant à mettre en ordre des éléments de l’Inconscient pour les rendre intelligible au Conscient. C’est notamment le lieu d’apprentissage, de la censure, des compromis.

Ça, Moi et Surmoi

Il s’agit de la deuxième topique de l’appareil proposée par Sigmund Freud qui distingue la psyché en trois instances : le Ça ( qui correspond à l’Inconscient, le Moi qui regroupe le Conscient et le Préconscient et le Surmoi qui assure une fonction d’autoconservation et d’idéal. Le Moi se présente comme médiateur entre le Ça (parfois débordant) et le Surmoi (parfois tyrannique), avec pour rôle d’assurer la stabilité et la cohésion de la personne.

Individuation

Selon Carl G. Jung, c’est le parcours de cheminement vers Soi, dans la rencontre avec son inconscient et notamment son « ombre », et la recherche d’un équilibre entre les différentes instances qui le composent. Ce cheminement peut s’entendre comme un processus de différenciation et d’intégration qui implique pour l’individu en chemin d’apprendre à « embrasser ses opposés ».

Transfert

Le transfert s’applique au processus psychologique par lequel une personne reporte sur une autre les sentiments et désirs inconscients dont il a fait l’expérience vis-à-vis des premiers objets de son histoire en tant que sujet. L’expérience analytique revient, pour une une grande part, à analyser le transfert qu’opère pendant la cure l’analysant sur la personne de l’analyste.

Névrose

Pour reprendre la définition de Jean-Louis Pédinielli et Pascale Bertagne (Les névroses, Nathan, 2002) une névrose est « un trouble psychique dans lequel le sujet est conscient de sa souffrance psychique et s’en plaint ». Il peut s’agir de troubles phobiques, obsessionnels, histrioniques qui n’empêchent pas le sujet d’être en lien avec la réalité, mais le contraignent dans des symptômes dont il peut vouloir se défaire.


Des ressources pour en savoir plus…